L'origine de la monnaie
Où va-t-il trouver l'argent nécessaire à ces achats ? Serait-ce grâce à la planche à billets, en vendant les réserves d'or de la Banque ou encore en augmentant les contributions des États ? Aucune de ces solutions n'est envisagée. Cet argent proviendra d'un simple jeu d'écritures. En effet, depuis le XVIIe siècle, les banques ont le pouvoir exorbitant de créer de la monnaie. À cette époque, les orfèvres (Goldsmiths), qui servaient alors de banquiers en Angleterre, se sont aperçus que leur stock de métaux précieux ne descendait jamais au-dessous d'un certain seuil.
Ils eurent alors l'idée de faire fructifier l'argent qui dormait dans leur coffre en émettant des certificats en échange d'une dette et non plus d'un dépôt d'or ou d'argent. Cette monnaie fictive est dite "scripturale" car elle n'existe que dans les écritures. Elle complète depuis lors la monnaie manuelle ou "fiduciaire" correspondant aux pièces métalliques et aux billets en circulation pour former la "masse monétaire". Celle-ci est proche de 10 000 milliards d'euros pour l'ensemble des pays de la zone euro, 10 % provenant des espèces en circulation.
Le mécanisme de la création
Le rôle de la Banque Centrale
C'est ainsi qu'une partie des dépôts se concrétisant par des versements en espèces, la banque de détail va être contrainte d'ouvrir un compte à la Banque Centrale et, en échange, y placer une partie de ses créances et donc de ses ressources. En outre, pour limiter les facilités qu'a le réseau bancaire d'augmenter la masse monétaire, la Banque Centrale va en bloquer une partie en imposant aux banques de détenir une fraction de leurs dépôts sous forme de réserve obligatoire non rémunérée.
Enfin, la réglementation européenne oblige à ce que les fonds propres des banques soient supérieurs à 10 % du total des actifs inscrits au bilan (Bâle III). Ce qui limite d'autant leur développement. Aussi, lorsque Mario Draghi s'engage à racheter les obligations détenues par les banques, et cela à partir d'un simple jeu d'écriture, il allège d'autant leurs actifs. Ce faisant, en remplacement des créances rachetées, les banques vont pouvoir multiplier les crédits et, par conséquent, les investissements nécessaires à la relance de l'économie.



